Exhibition

Sobering Galerie

Tout Ce Qui Est Droit Ment

text Soledad García

Bi- Personal

Paris France

2017

Tout ce qui est droit ment

Conceptuellement, le point de départ du projet s’articule autour des images véhiculées sur le Chili. En effet, il est perçu comme un « pays plus narratif que visuel, où l’écrit a plus de valeur que les images, et c’est
la raison pour laquelle la littérature et les politiques y sont si importantes. » Dans cette exposition, les deux artistes souhaitent confronter leurs œuvres à cette idée en créant une narration autour de leurs œuvres pourtant abstraites. « Pour cela, [ils] utilis[ent] dans [leurs] titres des citations de différentes sources : de la poésie chilienne, de la musique populaire et du cinéma. » Le titre de l’exposition Tout ce qui est droit ment « fait allusion à l’idée selon laquelle les œuvres, bien qu’elles soient géométriques, changent de signification au moment où une personne interagit avec elles. Le mensonge témoigne de l’impossibilité d’une signification et d’une perception uniques. »

Javier Toro Blum réalise des structures lumineuses. Il crée des caisses lumineuses dans lesquelles est intégré un système d’éclairage. Ce dernier est placé derrière un film opaque de forme géométrique (rectangle,
rond…). Ainsi la lumière crée une aura autour de la forme. La surface qui dissimule la lumière quant à elle devient une surface miroitante.

« L'importance de la réflexion n'apparaît pas seulement comme un élément qui intègre l'architecture dans l'objet, mais aussi une manière de rendre un objet subjectif, car il est capable d'inclure les différentes dynamiques sociales générées par un contexte d'exposition.»

Les œuvres de Javier Toro Blum s’intéressent aux qualités subjectives de l'art formel, dans le but de mettre en évidence les « composantes communicatives d'un type d'art qui est généralement lié aux idées de
rationalisme et d'expressivité neutre. »

Les œuvres de Benjamin Ossa explorent quant à elles les relations entre les formes, les matériaux et les couleurs. L’artiste superpose des panneaux de taille identique (de bronze ou d’aluminium), placés à intervalles
réguliers. Sur chaque panneau, l’artiste découpe une forme géométrique, dont la taille se réduit de manière concentrique au fur et à mesure que progressent les couches.

Par cette technique, l’artiste joue avec la profondeur de « ces figures géométriques qui disparaissent dans différentes perspectives comme si elles disparaissaient de l'image initiale. »
Dans son travail, Benjamin Ossa interroge la temporalité et la perception de l’œuvre : le déplacement est l'action constructive de cette transformation de l’œuvre dans l’espace. Javier Toro Blum et Benjamin Ossa souhaitent ainsi étendre les œuvres à un périmètre flou, social ou subjectif « comme les expérimentations formelles des néo-constructivistes brésiliens (Helio Oiticia, Lygia Clark…). » Ils sont d’ailleurs très inspirés par la “Ciudad Abierta” (Ville ouverte), un projet utopique des années 60 imaginé au Chili par des poètes, des
sculpteurs et des architectes. Les deux artistes s’inscrivent dans cette expérimentation continue, tant
par les recherches formelles qu’ils mènent, que l’éclosion d’images poétiques qu’ils associent aux formes pures de leurs œuvres.